Chapitre 1
L'arc à la main, Nokomis décocha sa flèche. La tira. Elle atteignit sa cible. La daine n'était pas morte. Au lieu de ça, elle paniquait. Elle paniquait trop. Nokomis put se cacher parmi les hautes herbes. Toujours face au vent. Elle rampa. Heureusement, elle ne se fit pas remarquée. De plus en plus près. Elle était prête.
Un bond puis sa dague s'enfonça en un coup. Un jet de sang. Elle s'accrocha à la daine. La chevaucha. Il ne fallait pas céder.
Un deuxième coup. Un troisième. Puis plus rien. Rien à part du sang. Rien à part un dernier souffle. Un ultime soubresaut. Elle était morte. C'en était finit.
Elle retira sa flèche du flanc du cervidé. Elle la planta dans l'herbe, ainsi que son poignard. Elle purifiait ses armes et bénissait sa proie, morte maintenant. Ce n'était que la première étape, venait alors la seconde. Elle ouvrit l'abdomen du gibier mort et en retira les entrailles et organes internes. Elle dû les trier, laisser le bon aux autres animaux de la forêt, et enterrer le reste là où étais morte sa proie. Ne restait que pour eux Que la chair et les muscles, en plus du cœur qui était traditionnellement partagé entre le chef de la meute et le ou les chasseurs de la bête.
Une dizaine de loups arrivèrent de tous les côtés. Elle reconnut sans mal son enseignant et père, Streak. Le temps l'avait bien amoché, il avait à son compte plus d'une demie-douzaine de cicatrices, maintenant. Mais sa musculature n'en restait pas moins intact, devenant avec le temps plus massive encore. On pouvait voir quand on le regardait de face que sa cage thoracique était sur-développée, sûrement à cause de ses chasses répétées qui à force avaient finit par dilater ses poumons, emmagasinant de plus en plus d'air. Sa fourrure avait quelque peu terni, il ne pouvait plus se mesurer à la clarté d'une pleine lune lors d'une calme nuit, comme à son enfance, mais plutôt à une simple lune vue de cet astre pendant la journée. Ses prunelles aussi avaient perdu de leurs éclats, ce n'était plus que des perles bleues-grises moroses qui lui rappelaient tristement le voile de pollution sur les montagnes éloignées qui entouraient la forêt. Car oui, il était atteint d'une rare mutation rendant ses iris bleues, du moins à l'origine. Les étincelles sortant de ses yeux se dissipait aussi vite que la brillance de son poil. Dans ceux-ci se reflétaient tout ce qu'il avait pu voir durant sa longue vie. Streak avait connu plus de haine que d'amour, plus de mal que de bien, plus de destruction que de protection envers la nature. Il avait beaucoup mûri depuis sa folle jeunesse. Des événements traumatisants se répercutaient encore dans son esprit, jamais il n'en avait parlé à quiconque et c'était pour cette raison qu'il s'était tant renfermé sur lui-même. Quand il sut que c'était à lui que revenait la charge de cette petite, elle eut l'occasion de connaître l'humiliation qu'était d'être un humain. Savoir tous ce qu'ils avaient engendrer autour d'eux. À présent sa sagesse égalait facilement celle du loup qui l'avait éduquer.
Un élan de hurlements et aboiements joyeux retentirent dans la clairière éclairée à la simple lumière d'un croissant de lune et d'étoiles par milliers. On célébrait en ce moment là, la vingtième année de la vie de la jeune femme ainsi que la trentième du dominant de la meute. Car oui, ces loups là avaient des espérances de vie proches des humains, pouvant vivre des fois plus de 60 ans ! Seule leur meute pouvait jouir d'une vie si longue. Tout cela grâce à un homme. Homme que jamais plus ils ne revirent, mais qui serait graver à jamais dans la mémoire de la meute, et même dans le cœur de certains canidés.
La légende racontait qu'il serait venu lors d'une bataille entre deux meute. Trop concentrés sur leurs techniques offensives et défensives, les loups n'aurait soit-disant pas aperçu l’énergumène, qui observait attentivement le champ de bataille. Au moment où il trouva enfin ce qu'il cherchait, il entama un rituel de tradition, composé de prières, mouvements et d'une concentration maximale sur celui qu'il avait choisi. Quelques instants après, il s'évapora littéralement, et le vent, comme poussé par une énergie nouvelle, balaya la plaine où avaient lieu les combats dans une hardiesse folle. Il se mit à tournoyer autour d'un loup qui était dans la plus grande difficulté. La bourrasque emporta dans les cieux la bête désignée qui retomba peu longtemps après. Tous les animaux présent dans la vallée suivirent le loup élu de leurs yeux écarquillés de stupeur. Le plus vieux et le plus mal en point des loups qui se battaient ici au nom de sa meute, se retrouva, être après avoir foulé la terre sous ses pattes, le plus jeune et vigoureux loup.
C'est comme ça que sa meute réussi à vaincre misérablement leurs adversaires, et qu'Amarok devint le nouveau dominant de son clan, donnant à sa descendance ce qui lui avait permis de gagner. Une longue vie. Une espérance de vie pouvant atteindre 50 ans à cette époque.
Depuis ce jour là, chaque Alpha de cette meute recevait le nom de Amarok, devenant le représentant de leur Dieu sur terre.
Deux siècles passèrent, cette meute était maintenant réputée pour être la plus grande meute de toutes celles existantes.
Pendant le trajet, certains disent qu'ils auraient préféré la voir chasser sous forme animale, mais qu'elle avait malgré tout fait un prestation magnifique et qu'elle avait respecté tous les codes d'honneurs de la meute. À savoir ne jamais dévier le regard de sa proie lorsqu'elle est en train de mourir, et purifier ce qui avait servit à tuer l'animal. Les loups creusaient donc un petit trou à proximité et plongeaient leurs museaux dedans. Il ne fallait non plus prononcer de mots pendant la chasse, tout se passait dans les moindres détails : une queue qui bouge, des oreilles qui frémissent ou encore des légers coup de tête.
* * *
Ils mangèrent en silence. Seuls quelques craquements d'os brisaient de temps à autres ce mutisme. Tous appréciaient simplement leurs copieux repas.
Nokomis, qui voulait absolument retrouver le calme de sa tanière, se hâta dévorer quelques morceaux de ce qui lui était attribué, prétextant même de ne plus avoir d'appétit pour donner le restant à d'autres loups.
Arrivée dans son entre, la louve se transforma en humaine puis posa son arc sur son piédestal de pierre, là où elle le mettait habituellement.
Elle fit couler un peu d'eau de sa gourde jusqu'à son bol en crâne humain – car oui, quand elle trouva le squelette d'un homme, avec ses vêtement et ses biens sur lui, il fallait y rendre rentable – pensant boire tranquillement avant qu'elle ne voit ces ondes dans l'eau. Quelque chose arrivait.
* * *
SUITE À SUIVRE
Toujours plongée dans son livre, elle ne vit pas Streak arriver. Il s'était calmé sur la route, mais quand il fut devant son amie, ce fut le drame. Il se mit à sangloter tristement. Gémissant de plus belle, ce qui réveilla Nokomis de sa semi-transe.
- Streak ?! Au nom de Lupus, que ce passe-t-il ?! Dit-elle affolée par ces tristes jappements.
Le loup, tout aussi affolé ne pu que bafouillé quelques mots :
- Mon... Mon frère, Malachy ! Il a disparu !
- Oh non, ça n'est pas possible ! Aurais-tu plus de détails à m'apporter ? Nous pourrons plus facilement le retrouver.
Elle tourna brièvement la tête vers ses deux bouts de viande, remarquant qu'ils avaient cuit. Et avant même que le loup argenté puisse ajouter quelque chose, elle le coupa et lui dit d'une voix mielleuse, pour le calmer :
- Pourquoi ne pas manger en parlant de tout ça ? Je suis sûre que tu as faim et ça te changera les idées.
- Eh bien, pourquoi pas... Je me calmerai sûrement avec ça, lança-t-il, la voix tremblante, les yeux encore embués de larmes.
Une fois leurs repas et leurs discussion terminé, ils entamèrent un hurlement puissant dans lequel ils firent appel à Saël, leur ami chouette. Avec son ouïe infaillible ils réussiraient à retrouver le frère de Streak.
Il arriva dans les quelques minutes suivantes, encore tout somnolant. Tous deux se mirent à lui expliquer la situation, il était partant.
Les trois amis réunis entamèrent leurs routes, ils avaient au préalable préparés un plan : chacun devait se séparer dans la forêt, empruntant un chemin différent, et à chaque fois qu'un d'entre eux trouvait quelque chose de son côté, il devait marquer l'endroit et faire un appel.
Ça y est, la chasse au loup avait commencé, ils cherchèrent Malachy, dans toute la forêt pendant toute la journée. En fin d'après-midi, Nokomis appela les autres, et leur demanda de se rejoindre chez elle. Tous étaient arrivés.
- Alors, à ce que je vois, personne n'a rien trouvé ? Commença Nokomis.
- Non, rien entendu de suspect de mon côté.
- Moi non plus... Aboya tristement Streak.
- Continuons les recherches demain, nous serons plus reposés, proposa la fille-louve.
- Je suis d'accord, répondit le loup désespéré.
- Et moi, comment je fais ? N'oublie pas que je suis un animal nocturne, à la base, Nokomis ! Objecta Saël.
- Et bien tu vas devoir te sacrifier et dormir de nuit, au moins cette fois. Dit-elle avec un petit sourire au coin des lèvres.
- Ne te moques pas de moi ! J'aime pas dormir de nuit... Bon, sur ce, je vais aller me fatiguer. Au revoir ! Annonça-t-il avant de prendre son envol.
Une fois ses amis partis, Nokomis ressortit son carnet une nouvelle fois et continua d'écrire..
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