Le Monde De Nokomis

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Chapitre 2 - La société humaine, son pire cauchemar...

Elle écrivait souvent sa vie d'antan, du moins, les souvenirs qu'elle en avait. Elle aimait aussi grandement écrire des descriptions sur tout ce qui l'entourait, elle-même y comprit. Comme ça, si quelqu'un venait à passer par là une fois qu'elle ne serait plus de ce monde, il trouverait peut-être ce journal qu'elle gardait, pour l'instant, secret.

 

C'était une fille d'une taille correcte, d'environ 1m70. Elle avait de long cheveux brun, qui très souvent étaient ébouriffés, une lanière en cuire lui servait pour se les attacher. Ils faisaient sa fierté. Même si elle ne s'attachait pas à l'apparence, elle les adorait et ne voulait en aucun cas les quitter, surtout parce qu'il étaient d'une épaisseur et d'un volume éxtraordinaire.

Le plus souvent, elle portait un haut en cuir assez décolleté qu'elle avait réussie à faire après de maintes chasses. Ce bustier était accompagné d'une jupe s'arrêtant vers les genoux faite de plusieurs cuir, notamment du cuir de brebis – un cuir connu pour sa souplesse, sa douceur et sa résistance. Ou un short, fait à partir d'une peau de cerf. Au dessus était accroché une ceinture en cuir de veau, cette fois, où elle mettait sa corne, sa bourse - qui lui servait essentiellement de petit sac - et son poignard, soigneusement rangé dans son fourreau. Elle portait avec tout ça, de bottines se stoppant au dessus de la cheville – cette fois fait à partir des rares sangliers qu'elle avait réussis à chasser.

Malgré les apparences, elle se nourrissait bien et grâce à sa mère adoptive, elle avait une carrure très sportive. Avec un ventre plat où pouvait ressortir ses abdominaux, des épaules plutôt larges qui lui étaient d'une bonne aide quand elle partait chasser en "forme humaine" et la même affaire avec ses jambes, qui étaient pour le moins musclées. Une morphologie gracieuse et des formes, qui rajoutait en elle de la beauté et de l'originalité, lui avaient été offert. Et là où en ville ils n'y avait de la place que pour les femmes fines, presque maigres, elle créait un contraste étonnant avec sa splendeur naturelle, qui impressionnait bien des femmes.

Ce qu'elle écrivait hors de ses descriptions de paysages ou de ses portraits pouvait en touché plus d'un et surtout s'apparenter à de la pure philosophie, car la couleur de ses pensées pouvait à elle seule changer toute une génération de mentalités, si ce n'est plus.

 

« Dis-moi, mère - que dis-je ?! - Humaine-qui-m'a-donnée-la-vie, est-ce normal d'abandonner sa petite fille d'à peine deux semaines entre les bras d'une ourse ? Mon nom ne vient même pas de toi, mais d'elle : Ma mère, ma VRAIE mère, Malila. Celle qui m'a dédié amour et foyer, qui m'a aidée, nourrit et apprit.

Par la suite, j'ai connue Streak et Saël, qui sont devenu des frères. Oui, je ne suis pas comme vous autres, humains primitifs - ne devrai-je pas un jour m'attarder sur ce détail ? -, je suis moi : mi-louve mi-humaine, et j'en suis fière.

Vous qui ne savez pas ce que sont les vraies valeurs, je n'ai reconnue dans votre espèce qu'un homme bon. Un homme que la sagesse et l'humilité a tué. Ce fut le premier humain à me comprendre, à m'aimer tel que j'étais – et je suis encore - et en qui j'ai eu confiance. Ce sera aussi la dernière : après avoir vu votre cruauté sans limite, je ne peux me soumettre à faire confiance en l'un des vôtres.

Maintenant qu'il est mort, assassiné par ses frères, je suis livrée à moi-même, dans cette si belle et grande forêt. Heureusement aidée et reconnue de tout le monde. En parlant de « tout le monde », je veux désigner les animaux – quel terme dégueulasse... ce sujet aussi mériterai d'avoir sa propre philosophie. Des loups aux chouettes en passant par les lynx et en faisant une petite escale vers les renards tout en finissant cette ascension par une ourse : ma mère.

Quel est ce monde où la seule richesse est un bout de papier, ce monde hiérarchisé de telle manière à ce que la Vraie Liberté n’existe pas, ce monde où il faut travailler pour devoir vivre ?

Comment se fait-il qu'ils ne s'en plaignent pas ? Être libre comme l'air, c'est ça la vraie vie, le vrai bonheur. C'est ça qui fait de moi une personne épanouie, car le plaisir ne vient pas des autres, de la technologie, ou je ne sais quoi, mais il vient de la liberté ! Liberté de penser et d’agir.

Donc, Hommes, au lieu de vous montrer vaniteux, en vers tous ces billets – comme vous les appelez – et envieux devant ceux qui en possèdent tant. Sachez que la plus belle richesse est le respect, le bonheur, l'amour et la liberté.»

 

Tout ceci était la première chose qu'elle avait griffonnée, après sa description physique, dans son journal de feuilles, de cuir, et de bois. Première, effectivement, mais en tout cas, dernière, je ne crois pas.



15/01/2016
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