Chapitre 3 - Trop de choses à retenir !
L'aube était son réveil, comme tous les matins, elle ne se réveillait donc jamais à la même heure. Elle s’habilla dans une tenue décontractée, avec comme raison aujourd'hui : aider à la recherche, puisqu'elle s'habillait quasiment toujours dans ce genre décontracté. Elle sortit de son petit nid douillet, sortit sa dague et observa arbres, plantes et fleurs autour d'elle, à l’affût de tous végétaux dont elle pourrait se servir. Elle se mit à s'approcher de pissenlits et de thyms, pour ensuite les découper et les plonger délicatement dans sa pochette. Elle chercha ensuite des yeux une toile d'araignée. Il y en avait un peu partout, donc il ne fallut pas aller bien loin pour en trouver. Tout ceci allait lui servir prochainement si ils retrouvèrent le frère de Streak : Malachy.
Nokomis rentra chez elle, déposant tous ces ingrédients sur une planche de bois surélevée faisant office de table. Elle partit alors les déposer sur une genre d'étagère où était disposé beaucoup de plantes et graines - plus ou moins sèches et en plus ou moins grandes quantités. Toute cette végétation était destinée aux usages médicaux. Elle préleva quelques herbes de cette étagère et les posa sur la table. Puis, prit sa sacoche, l'ouvrit et déposa soigneusement à l’intérieur tous les végétaux. Elle entendit sa cloche sonner – cloche qu'elle gagna en donnant le coup de crocs fatal lors d'une chasse en meute -, elle se retourna et vit une chouette des terrier qui ne lui était pas inconnue.
-Ooooh.. Verra, ce n'est que toi..., dit Nokomis dans un soupir de soulagement, comment vas-tu ?
-Oh, très bien, je t'en remercie.
-Alors, qu'est-ce qui t’amènes ici ?
-Ça. Dit-elle en désignant de l'aile ce qu'elle désirait.
-Je ne comprends pas, pourquoi des plantes médicinales ?
-Tu sais bien que chez nous, il y a plusieurs « métiers », notamment celui de guérisseur. Vu où nous habitons, il nous est difficile de trouver toutes les plantes nécessaires. Et puisque nous sommes des volatiles flemmards, nous venons te demander, déclara la chouette avec un petit sourire triomphant.
-Oh.. Il fallait le dire plus tôt ! Que te faut-il ?
Une fois leurs affaires terminées, Nokomis se mit à regarder son interlocutrice d'un air grave.
-Je ne comprends toujours pas, pourquoi en as-tu besoin pour ce jour même, que se passe-t-il ? Questionna-t-elle d'un ton détaché.
-C'est long à tout expliquer, mais je vais le faire.
Elle s’élargit la voix avant de débuter son discours.
-Tout à commencer le jour où des chouettes effraies sont arrivées. Tu sais bien que cette race de chouette vit de temps en temps assez près des humains ? Et bien, quelques-unes sont venues, trop dégoûtées de ce qu'elles ont entendues. Apparemment, les Hommes projetteraient de raser la forêt. Selon eux elle est trop dense, et il manque de la place pour la population. Donc si ils veulent vraiment la raser, nous nous défendrons et nous les en empêcherons.
Nokomis acquiesça d'un léger mouvement de tête.
Ainsi se termina leur discussion et toutes deux retournèrent à leurs occupations.
« Je vais devoir revêtir mes habits d'humains, arf, j'les aime pas... Ils puent ! » Pestait-elle intérieurement. Malgré son dégoût envers cette tenue, elle se changea et sortit de son foyer pour commencer à descendre la colline.
Tous les yeux étaient posés sur elle : personne ne l'avait vus auparavant et elle venait d'apparaître subitement. Tout ceci était suspect pour Monsieur Tout-Le-Monde. Mais elle continuait de les ignorer du mieux qu'elle pouvait. Du moins, elle les ignorait à sa façon : en les écoutant, essayant à chaque discussion de retirer la moindre information par rapport à cette fameuse déforestation.
Arriva le moment où elle parvint enfin à sa destination d'origine : la mairie de la ville, dans laquelle elle allait se faire passer pour une future habitante et donc pouvoir soutirer quelques informations au maire. Elle poussa la porte d'entrée du bâtiment et de suite, un homme légèrement plus jeune qu'elle, l'aborda.
- Bonjour, vous avez un rendez-vous ?
Nokomis le dévisageait, intriguée... Il lui rappelait vaguement quelqu'un de familier. Après un long blanc, elle finit par lui répondre :
- Bonjour ! Excusez-mon impolitesse. Non, désolée, était-ce important de prendre rendez-vous ?
- Plutôt, oui, mais il me semble que Mr. Le Maire n'a pas grand monde à voir aujourd'hui, je vais aller lui demander si il a un peu de temps pour vous, répondit le secrétaire d'un ton plus que sérieux.
- Merci, rétorqua-t-elle sur le même ton.
Il décrocha le téléphone de son socle et après quelques brèves paroles le ramena à sa place.
- Il est OK pour vous recevoir dès maintenant, je vous emmène à son bureau, certifia-t-il en se levant.
Une fois dans le bureau du cher Monsieur-Le-Maire, et assise sur la chaise que lui avait désigné ce dernier, elle commença à lui expliquer sa situation.
- Bonjour, enchantée. Je m'appelle Katherine Sindamu, j'aimerai m'installer dans votre petit village. Et donc je suis venue vous voir, puisque vous êtes le Maire...
- Enchanté de même. Je m'en doutais dès votre arrivée dans mon bureau, je connais tous les habitants de ma ville, et vous, je ne vous ai encore jamais vu. Passons. À vous de voir si vous voulez que je vous prête une petite maison temporelle, avant que les futures nouvelles bâtisses soient finies. Mais il y a quand même un léger problème.
- Je vous écoute, dit Nokomis, très attentive mais néanmoins neutre.
- Nous allons premièrement devoir raser la forêt et ensuite les faire construire. Et rien que pour la déforestation ça risque d'être long, en vue de la superficie de la forêt.
« Tu m'étonnes qu'elle est grande ! » Pestait-elle intérieurement.
- Oh, d'accord, vous avez prévu de la raser quand exactement ?
Elle essayait de tout faire pour garder son calme et ne pas exploser devant cet homme. Elle était haineuse envers tous les humains, surtout si ces derniers parlaient de déforestation comme s'ils parlaient de leurs travailles.
- Approximativement pour le mois prochain. Il vous faudra attendre énormément de temps pour sérieusement envisager une vie dans notre modeste commune et j'en suis terriblement désolé...
«Et en plus il se la joue beau parleur !» Pensa-t-elle en son fort intérieur, agacée par cet homme.
- Vous comme moi, nous n'y pouvons rien. Alors laissons le futur devancer le présent et attendons que tout soit terminer. Avez-vous une date plus ou moins précise pour la fin des travaux ?
- En réfléchissant à la question, il me semble que la meilleure option à vous proposer serait de revenir dans 6 mois, le temps que cela se passe, et commence.
- Très bien, dans ce cas, à dans 6 mois, déclara la demoiselle en se levant de la chaise.
- Au revoir ! Lui dit le Maire, en lui tenant une poignée de main.
Nokomis répondit à ce geste tout naturellement par une autre poignée de main.
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